Les légendes de la mort
Tout public
Achille Grimaud à la rencontre de l’écrivain breton Anatole Le
Braz. Le conteur se plonge dans une œuvre littéraire riche, et
explore cette Bretagne du XIXème, hantée par la mort.
« On ne s’attaque pas à un monument comme celui-là d’un coup.
C’est un travail de lecture, à différents moments de la vie. J’ai
commencé quand j’étais étudiant et j’avais été marqué par les
légendes de la mort, par l’écriture cinématographique que Le Braz
pouvait avoir. Il apporte des images très fortes et on se fait le film
dans sa tête. Voilà ce que je défends dans le conte : comment
une parole peut devenir tout d’un coup un film pour le spectateur.
»
Il est seul en scène, sans décor. Pas de musique. Une lumière
plein feu avec, par moments, juste un projecteur braqué sur le
pupitre. « Plus on ajoute d’artifices, moins les gens ont la faculté
de partir dans l’imaginaire », explique Achille Grimaud. « Je suis
une sorte de conteur. J’incarne le récit, et tout à coup, je vais faire
un personnage. »
Il faut des pauses pour entrer dans l’univers d’Anatole Le Braz.
« Je n’ai pas pris que des histoires mais aussi ce que Le Braz
appelait des croquis, des portraits de personnages bretons. Il
allait, observait et commençait à dessiner un portrait, d’une
lavandière, de coiffes bretonnes sur toute une page, d’un village.
Comme beaucoup d’écrivains à l’époque, il s’arrêtait et sortait des
poèmes. C’était des chroniqueurs poétiques. Très vite, je me suis
dit qu’il était intéressant de glisser ces croquis entre les histoires,
car cela remet les choses dans leur contexte. Dire dans quelle
Bretagne Le Braz, collecteur, a écrit. »